La Paz est très grande et si vous avez déjà entendu dire qu'elle est située au fond d'une cuvette et bien c'est exactement ça ! Après la traversée d' El Alto, quartiers pauvres de la capitale si étendus qu'ils forment à eux seuls une ville, nous entamons la descente en lacets avec une vue imprenable sur l'Illimani, 6439 mètres, plus haut sommet de la Cordillera Real qui embrasse la capitale ainsi que le Lac Titikaka.
Les deux jours suivant notre arrivée seront dédiés (bien malgré nous) à du shopping avec nos copains français Marina et Alex retrouvés sur la Isla del Sol. Si votre budget est serré, ne venez pas à La Paz. C'est le lieu de tous les achats compulsifs. Bijoux, tissus, vêtements en alpaca, copie de vêtements techniques de marque, souvenirs bon marché... tout est réuni pour faire dépenser le touriste, quelque soit son avancée dans le voyage. En effet, tout achat doit trouver sa place dans le sac à quelques heures de prendre un avion pour rentrer en France, au même titre que si ce sont quelques mois !
La plus grosse de nos folies à La Paz est en réalité une excursion de trois jours. Une ascension pour être exacts. Le Huayna Potosi est situé à 1h de route de la ville et son sommet, sa « cumbre » culmine à 6088 mètres. Ce sommet n'est certes, pas très technique mais requiert tout de même une bonne forme physique et ,disons le, avec un bon mental.
Altitud 6000 est l'agence qui nous encadrera pour ce défi que nous nous lançons.
1er jour :
Approche motorisé jusqu'aux flan de la grosse colline de 6088 mètres. Nous déposons nos affaires au refuge et après un repas délicieux, nous nous équipons pour aller tâter du glacier. Révisions des bases de l'alpinisme, puis un peu de cascade de glace (ça rappelle quelques souvenirs!)
Fin du premier jour, nous retournons au refuge qu'il nous faudra partager avec une vingtaine de british impolis et bruyants, vive l'ambiance. Heureusement, notre agence assure, le repas est super et nos compagnons de cordée sont adorables aussi (les deux frenchies, deux americains, un chilien et une aussie). Avec l'altitude et les défilés au toilettes, la nuit sera MAS O MENOS agréable.
2ème jour :
Nous entamons un rapprochement avec la montagne, équipement complet sur le dos. Le deuxième refuge nous attend, à 5130 mètres, sous les nuages et... la neige ! Nous passons une après-midi tranquille, d'acclimatation, car le lendemain le départ à l'assaut du Huayna est prévu à 3h du matin. Seul Jb cours partout, incapable de rester en place. Prends la pelle et va chercher de la neige du glacier à faire fondre tiens, ça te détendra !
Fin du premier jour, nous retournons au refuge qu'il nous faudra partager avec une vingtaine de british impolis et bruyants, vive l'ambiance. Heureusement, notre agence assure, le repas est super et nos compagnons de cordée sont adorables aussi (les deux frenchies, deux americains, un chilien et une aussie). Avec l'altitude et les défilés au toilettes, la nuit sera MAS O MENOS agréable.
L'après-midi fut assez longue puisque nous n'avons rien fait d'autre que manger et encore manger, afin d'avoir des forces pour la longue journée de demain : après l'ascension, nous devrons redescendre au refuge du haut, récupérer nos affaires puis retourner au premier refuge afin de prendre le bus qui nous ramène à La Paz. A peine la journée terminée, nous avons eu pour ordre de nous réfugier dans nos duvet et d'essayer de dormir un maximum avant l'heure H. Mais bien sur, c'est quand on a le plus besoin de dormir...qu'on y arrive le moins (veille d'entretien d'embauche, d'examens...) ! Petit détail technique ayant son importance, une grosse tempête de neige recouvrit les environs d'une dizaine de centimètres de poudreuse (qui ne manqua pas de s'insinuer par le toit, venant perturber notre someil déjà bien maigre).
3ème jour
Les heures de repos se comptant donc sur les doigts de la main, à 1h du matin, les premiers réveils se mirent à sonner. Nous découvrîmes le splendide spectacle nous entourant, dont les nuages nous avaient la veille privés : des montagnes enneigées sous un merveilleux ciel étoilé à perte de vue. Et derrière : le Huayna, qui nous attendait.
L'effort est intense et long. La respiration est nettement plus difficile, saccadée, le manque d'oxygène est flagrant. De temps en temps on relève les yeux de ses crampons qui se plantent dans la neige, pour apercevoir au loin les lumières de la ville d'un côté et celles des éclairs d'un orage au dessus de la jungle. Le corps se met en pilotage automatique et c'est le mental qui l'emporte. Nous étions quatre cordées. Une est partie loin devant (c'est le chilien, tu parles il a l'habitude) et les trois autres s'attendent pour se relayer pour donner le rythme.
Après quatre heures de marche, longues ou courtes on ne saurait pas dire, le soleil pointe doucement le bout de ses rayons. Dans une heure et demi si tout va bien nous serons au sommet.
Le soleil sera déjà levé lorsque nous atteindrons la crête d'environ 200 mètres qui nous sépare du sommet. Des deux côtés, du vide et des paysages magnifiques, mais nous n'en avons pas encore conscience car focalisons avant tout le peu de concentration qu'il nous reste sur l'endroit où poser nos pieds.
L'arrivée est époustouflante. Ca y est nous y sommes, nous avons réussi, j'ai envie de pleurer. De fatigue, de fierté, de joie, d'émerveillement devant cette nature tout simplement à couper le souffle (comme si c'était déjà pas assez difficile de respirer) tout autour de nous. Cordillère royale, Illimani, lac Titikaka, Amazonie sous les nuages. Indescriptible. Une ultime photo pour avoir une idee de la vue. Enjoy;)