vendredi 13 juillet 2012

Ouayna.


La Paz est très grande et si vous avez déjà entendu dire qu'elle est située au fond d'une cuvette et bien c'est exactement ça ! Après la traversée d' El Alto, quartiers pauvres de la capitale si étendus qu'ils forment à eux seuls une ville, nous entamons la descente en lacets avec une vue imprenable sur l'Illimani, 6439 mètres, plus haut sommet de la Cordillera Real qui embrasse la capitale ainsi que le Lac Titikaka.

Les deux jours suivant notre arrivée seront dédiés (bien malgré nous) à du shopping avec nos copains français Marina et Alex retrouvés sur la Isla del Sol. Si votre budget est serré, ne venez pas à La Paz. C'est le lieu de tous les achats compulsifs. Bijoux, tissus, vêtements en alpaca, copie de vêtements techniques de marque, souvenirs bon marché... tout est réuni pour faire dépenser le touriste, quelque soit son avancée dans le voyage. En effet, tout achat doit trouver sa place dans le sac à quelques heures de prendre un avion pour rentrer en France, au même titre que si ce sont quelques mois !

La plus grosse de nos folies à La Paz est en réalité une excursion de trois jours. Une ascension pour être exacts. Le Huayna Potosi est situé à 1h de route de la ville et son sommet, sa « cumbre » culmine à 6088 mètres. Ce sommet n'est certes, pas très technique mais requiert tout de même une bonne forme physique et ,disons le, avec un bon mental.




Altitud 6000 est l'agence qui nous encadrera pour ce défi que nous nous lançons.

1er jour :
Approche motorisé jusqu'aux flan de la grosse colline de 6088 mètres. Nous déposons nos affaires au refuge et après un repas délicieux, nous nous équipons pour aller tâter du glacier. Révisions des bases de l'alpinisme, puis un peu de cascade de glace (ça rappelle quelques souvenirs!)

 Cecilio notre guide sur le glacier Viejo

 Jb et Juan Cho, l'autre guide sur la cascade de glace

Glacier Viejo
Fin du premier jour, nous retournons au refuge qu'il nous faudra partager avec une vingtaine de british impolis et bruyants, vive l'ambiance. Heureusement, notre agence assure, le repas est super et nos compagnons de cordée sont adorables aussi (les deux frenchies, deux americains, un chilien et une aussie). Avec l'altitude et les défilés au toilettes, la nuit sera MAS O MENOS agréable.


2ème jour :

Nous entamons un rapprochement avec la montagne, équipement complet sur le dos. Le deuxième refuge nous attend, à 5130 mètres, sous les nuages et... la neige ! Nous passons une après-midi tranquille, d'acclimatation, car le lendemain le départ à l'assaut du Huayna est prévu à 3h du matin. Seul Jb cours partout, incapable de rester en place. Prends la pelle et va chercher de la neige du glacier à faire fondre tiens, ça te détendra !
   
Fin du premier jour, nous retournons au refuge qu'il nous faudra partager avec une vingtaine de british impolis et bruyants, vive l'ambiance. Heureusement, notre agence assure, le repas est super et nos compagnons de cordée sont adorables aussi (les deux frenchies, deux americains, un chilien et une aussie). Avec l'altitude et les défilés au toilettes, la nuit sera MAS O MENOS agréable.


Dream team
Alex, Pancho, Jessica, Jb

Lau, Marina

L'après-midi fut assez longue puisque nous n'avons rien fait d'autre que manger et encore manger, afin d'avoir des forces pour la longue journée de demain : après l'ascension, nous devrons redescendre au refuge du haut, récupérer nos affaires puis retourner au premier refuge afin de prendre le bus qui nous ramène à La Paz. A peine la journée terminée, nous avons eu pour ordre de nous réfugier dans nos duvet et d'essayer de dormir un maximum avant l'heure H. Mais bien sur, c'est quand on a le plus besoin de dormir...qu'on y arrive le moins (veille d'entretien d'embauche, d'examens...) ! Petit détail technique ayant son importance, une grosse tempête de neige recouvrit les environs d'une dizaine de centimètres de poudreuse (qui ne manqua pas de s'insinuer par le toit, venant perturber notre someil déjà bien maigre).

3ème jour

Les heures de repos se comptant donc sur les doigts de la main, à 1h du matin, les premiers réveils se mirent à sonner. Nous découvrîmes le splendide spectacle nous entourant, dont les nuages nous avaient la veille privés : des montagnes enneigées sous un merveilleux ciel étoilé à perte de vue. Et derrière : le Huayna, qui nous attendait.

Depart a la frontal

L'effort est intense et long. La respiration est nettement plus difficile, saccadée, le manque d'oxygène est flagrant. De temps en temps on relève les yeux de ses crampons qui se plantent dans la neige, pour apercevoir au loin les lumières de la ville d'un côté et celles des éclairs d'un orage au dessus de la jungle. Le corps se met en pilotage automatique et c'est le mental qui l'emporte. Nous étions quatre cordées. Une est partie loin devant (c'est le chilien, tu parles il a l'habitude) et les trois autres s'attendent pour se relayer pour donner le rythme.

Après quatre heures de marche, longues ou courtes on ne saurait pas dire, le soleil pointe doucement le bout de ses rayons.  Dans une heure et demi si tout va bien nous serons au sommet.



Le soleil sera déjà levé lorsque nous atteindrons la crête d'environ 200 mètres qui nous sépare du sommet. Des deux côtés, du vide et des paysages magnifiques, mais nous n'en avons pas encore conscience car focalisons avant tout le peu de concentration qu'il nous reste sur l'endroit où poser nos pieds.


L'arrivée est époustouflante. Ca y est nous y sommes, nous avons réussi, j'ai envie de pleurer. De fatigue, de fierté, de joie, d'émerveillement devant cette nature tout simplement à couper le souffle (comme si c'était déjà pas assez difficile de respirer) tout autour de nous. Cordillère royale, Illimani, lac Titikaka, Amazonie sous les nuages. Indescriptible. Une ultime photo pour avoir une idee de la vue. Enjoy;)






lundi 2 juillet 2012

Es el mar ?

Après nos « vacances » à Cuba nous revoilà d'attaque pour notre aventure sur le continent sud-américain. Notre vol de retour la Havane-Lima est direct nous sommes motivés comme jamais prêts à retourner à l'ambiance nuits fraîches, trecks, lamas et autres bonnets à grandes oreilles. Après 6 heures de vols nous débarquons à Lima pour passer la nuit et reprendre un autre vol le lendemain qui nous rapproche du nord du pays pour notre étape suivante : le lac Titicaca.

Le lendemain matin tout s'enchaîne très vite, comme d'habitude on arrive à la minute près à l’aéroport (mauvaise habitude donnée par moi-même Monsieur J pour ne pas dévoiler ma propre identité). Course dans les couloirs de l'aéroport, arrivés dans les derniers dans l'avion, salut tout le monde  ! Ca y est on est en partis pour une petite heure de vol direction Juliaca la plus grande ville à quelques km du lac, sans grand intérêt. Sur place nous nous dirigeons directement à Puno petite ville à 4000 mètres d'altitude sur les berges du lac, point de départ de nos futures excursions vers les îles et les plus beaux sites alentours.

Des idées pleins la tête, des envies de courir partout à la découverte de cet endroit merveilleux nous traverse. Mais la désillusion ne tarde pas, une toute autre sensation traverse mon corps. Difficile à décrire alors, un doux mélange de tourista, fièvre, et mal de montagne, qui suivit et surtout me poursuivit pendant deux jours après notre atterissage. Il faut dire que le changement d'hémisphère et d'altitude est rude. Nous passerons les détails de ce douloureux moment et revenons à nos montagnes, à nos moutons, à nos Incas.
La légende raconte que c'est en ce lieu que Manco Capac, le premier empereur Inca serait sorti des eaux avec sa sœur et qu'ils auraient décidé de fonder l'empire, avec pour capitale, Cuzco, le nombril du monde. Impossible d'imaginer l'immensité de cet étendue d'eau avant de ne l'avoir vue réellement.

Partie Péruvienne, les îles flottantes, faites de roseau, sont la principale attraction touristique. Nous allons donc éviter d'aller là-bas ! Amantani et Taquile sont deux autres îles où résident des communautés vivant d'agriculture, d'artisanat et de pêche. Le tourisme est pour elles un apport supplémentaire pour augmenter leur niveau de vie, assez sommaire. Pas d'eau courante pour la majorité, pas d'électricité et évidement pas internet. Alors qu'à Taquile beaucoup de restaurants dénaturent magistralement le lieu, Amantani est préservé de toute construction touristique : tout séjour là-bas s'effectuent chez l'habitant (nuitée et repas). Nous serons hébergés chez Esther. A 29 ans, elle n'a jamais quitté l'île, vit avec sa mère qui ne parle que quechua, son frère, sa fille et ses deux nièces. L'endroit est magnifique, hors du temps. A à peine une heure de marche, le sommet de l'île, où l'on découvre un temple en l'honneur de la Pachamama, la Terre-mère, dans un cadre quasi indescriptible. Le lac, immense, illuminé par le soleil, majestueux. Les montagnes enneigées à l'horizon. Autour de nous les terres fertiles où pousse un blé doré gorgé de lumière. Vivent-ils dans le passé, nous sommes nous trompés de futur ?


 

Péninsule de Capachica, rive nord-ouest du Titikaka

Femmes Péruviennes papotant & tricotant


Coucher de soleil depuis l'île Amantani

Sur le retour, nous ferons un stop rapide à Taquile et aux Uros. Interessantes mais plus fréquentées.


Sur l'île de Taquile, terrasses de cultures en repos avant le retour de la pluie en août..

Habitation flottante traditionnel sur les îles Uros

Si vous nous cherchiez sur une map monde aujourd'hui, nous serions à La Paz, en Bolivie. Nous avons passé la frontière il y a quelques jours, sans encombres.

Après une nuit à Copacabana, nous sommes allés pour deux jours sur la Isla del Sol, avec nos chers « Marina et Alex », compagnons de treck de Paracas retrouvé au coin d'une ruelle sombre. Loin des restaurants, des rabatteurs, des magasins de faux artisanat et des babacools expatriés et perchés du Chili où d'Argentine, nous avons retrouvé nos bonnes habitudes et planté notre tente. Preuves à l'appui.

Négociation de la trucha, baie de Copacabana.

L'eau ambiance caraïbe, sous-vêtements thermiques et bonnets de rigueur.

Jamet, on the road again !