Alors que nous voyons déjà le mois d’août nous filer entre les doigts, nous nous rapprochons à vive allure des lointaines terres de la Patagonie, notre but ultime avant de remonter vers la province de Buenos Aires - pour un retour inévitable. Mais l'heure n'est pas encore arrivée et nous sommes en ce moment en train de prendre un repos bien mérité sous le soleil indécent de Purmamarca, dans le nord-ouest de l'Argentine. En effet, les épreuves ont été rudes pour en arriver jusque là.
Nous nous étions quittés aux alentours de la jungle Bolivienne, vers Rurrenabaque. Après un retour en avion à La Paz -décision mûrement réfléchie, entre 3 jours de route de montagne hyper-gazeuse et une heure de vol- nous dirigeons vers les vallées fertiles de Bolivie grâce à notre moyen de transport préféré : le BUS !
PARTIE I : Le parc de Torotoro et la vallée des tisserands Jalq'as
Vendeuse d'oranges à Cochabamba |
Depuis la ville de Cochabamba, dont l'immense marché de renommée nationale aura eu raison de notre sens de l'orientation, nous nous embarquons pour une aventure au parc de Torotoro, au bout du bout du monde. Réputé pour la richesse de ses sols en marqueurs d'un autre temps et pour ses incroyables déformations métamorphiques, c'est tête baissée que nous fonçons sur les traces des dinosaures !
Parc de Torotoro |
Faute de nous accompagner d'un guide, nous n'aurons pas vu toutes les merveilles cachées dans la roche mais les ballades dans le canyon et la recherche assidue d'animaux durcis furent aussi délectables que la vision de ces-dits fossiles, sans ignorer l'économie des sommes outrageusement excessives réclamées par les guides - guides comme moi je fais des patchworks.
Etant donné qu'il s'agissait d'un cul-de-sac, il nous a fallu repasser par Cochabamba pour partir plus au sud de ce merveilleux pays, avec pour prochaine escale Potosì, la ville minière par excellence. Les paysages qui bordent la route sont à couper le souffle. Très secs, les sols sont pauvres en végétation, mais d'une diversité de tons époustouflante, le tout sur un bleu quasi-parfait. Un régal pour nos yeux.
En arrivant vers Potosì pour la première fois, nous reconnaissons immédiatement le Cerro Rico, la plus grande réserve d'argent du monde qui dès le 16ème siècle fut exploitée au profit de la couronne Espagnole et ou les mineurs continuent de mourir aujourd'hui, avec paradoxalement des agences qui proposent des visites guidées de ces labyrinthes souterrains.
Au début des années 1500, l'argent se ramassait sur les flans de la colline et c'est dans la ville à ses pieds que furent frappées à l'aide de pressoirs manuels les premières pièces contenant de l'argent et qui circulèrent dans tout le royaume Espagnol à cette époque là.
Comme les pièces étaient fragiles et irrégulières, les gens allaient jusqu'à en croquer ou en racler des morceaux pour en garder. C'est ainsi que les machines ont commencé à se moderniser et les pièces à se standardiser. La production se fit plus importante, au détriment des indigènes travaillant dans les mines et des populations africaines soumise à du travail forcé, dans des conditions où peu d'entre eux ne pouvaient survivre -Potosì étant à 4200 mètres. Jusqu'à la découverte des mines d'or en Californie et en Australie, cette ville fut la plus prospère des Amériques, avant de décliner misérablement, oubliée des Espagnol qui possédaient le mercure et les techniques pour transformer l'argent : les hommes avaient trouver d'autres terres à exploiter.
Aujourd'hui, les flans du Cerro Rico paraissent grignotés de toutes parts et les mineurs font régulièrement d'importantes grèves pour dénoncer leurs conditions de travail et leurs faibles revenus. Potosì est une agréable ville dans laquelle il fait bon se promener et qui garde de nombreux édifices témoins d'une gloire passée.
Malheureusement, les clichés réalisés ne sont pas assez représentatifs -de bonne qualité-, c'est pourquoi nous vous proposons la photo suivante en guise d'illustration.
Après cette étape, c'est vers Sucre, la capitale constitutionnelle du pays, que nous nous mettons en route. Nous avons repéré un trekking de trois jours à réaliser dans les alentours de la ville, à la découverte des villages des tisserands Jalq'as. Isolés à une dizaine de kilomètres de Sucre, ils abritent quelques familles de paysans et leurs enfants dont les tissages sont reconnus dans le monde entier.
Camion à bestiaux |
Le trekking commence par environ deux heures de camion à bestiaux sur une piste poussiéreuse, secoués dans tous les sens. C'est long deux heures !
Vallée de Potolo |
Nous arrivons à Potolo, après trois bonnes heures de marche dans des paysages magnifiques, sans ne croiser aucun touriste -notre grand bonheur- juste des paysans qui travaillent la terre. Nous planterons la tente dans les champs après le village.
Homme labourant son champ |
Le lendemain nous repartons en direction du cratère de Maragua, impressionnante déformation géologique -vous aurez compris que la Bolivie n'en manque pas. Nous croisons sur notre chemin plus d'animaux que d'êtres humains. La ballade -de 7/8 heures- est un régal pour nos yeux et nos esprits. Nous arrivons peu avant la tombée de la nuit.
En passant dans le village, une vieille femme nous invite chez elle afin de nous montrer ses tissages traditionnels. Nous acceptons tout en sachant que cette proposition est intéressée, mais étant donné le prix, nous sommes sûrs de ne rien acheter. Cependant, par maladresse Jb tua malencontreusement l'une des poulette qui traînait entre nos pattes en lui marchant dessus. Nous n'eûmes donc d'autre choix que de lui donner un billet et de fuir le plus vite possible.
Après une nuit fraîche dans cet endroit magnifique, nous repartons pour le dernier jour de marche ;
nous somme le 6 août et 182 ans plus tôt, la Bolivie se libérait du joug espagnol.
nous somme le 6 août et 182 ans plus tôt, la Bolivie se libérait du joug espagnol.
Nous rentrons à Sucre de la même manière que nous sommes venus : dans le camion à bestiaux. Mais celui la est plus rempli, plus mal en point et le trajet est plus long !
Fin du trek, village de Quila Quila |
Partie II : Le Salar d'Uyuni et la région du Sud Lipez.
Sans attendre, nous repartons pour de nouvelles horizon, plus au Sud, toujours plus au Sud. En prenant le bus de Sucre en direction de Uyuni (via Potosi), nous rencontrons un couple de Belges de Wallonie, Elise et Jeremy avec qui nous tapons la causette et essayons de refaire le monde -jamais facile comme exercice. Désireux comme nous de vivre « l'expérience Salar » le plus loin possible des foules de touristes qui ne suivent qu'un seul et unique itinéraire dans cette immensité salée et s'arrêtent prendre les photos aux mêmes endroits au même moment, nous décidons de nous allier et de trouver un véhicule et un chauffeur dont nous pourrons diriger le parcours.
Ce ne fut pas sans difficulté, mais nous avons réussi. Pour une bonne poignée de dollar, beaucoup de détermination, de longues minutes de négociation, nous nous sommes octroyé le droit de ne pas faire comme tout le monde et de nous réinventer -en quelque sorte- un circuit quasi-unique. Trois jours dans une jeep rongée par le sel avec un chauffeur/guide/cuisinier aigri de traverser sans relâche ces étendues infinies -ou presque.
Les paysages à cet endroit de la planète sont juste surprenants. On n'arrête pas d'écarquiller ses yeux, de remplir sa mémoire, de s'émerveiller devant un tel spectacle que nous offre la nature, de se rendre compte de la chance que l'on a. Non seulement les lieux sont magnifique, mais en plus nos compagnons du royaume de Belgique sont de fort bonne compagnie. En réalité, cette collaboration qui n'était sensée ne durer que le temps d'une excursion se verra prolongée de plus d'une semaine, grâce à un itinéraire -que l'on aura voulu- commun et évidemment quelques atomes très crochus.
Et maintenant après tant de détails sur le pourquoi du comment, voici venu le moment de vous révéler en image l'essence même de notre périple, l'élément qui nous permet tous les jours de continuer à vivre pleinement ce voyage, ou tout simplement de l'avoir entrepris.
L'île pêcheur et moi |
Mini Me |
Coucher de soleil sur le salar |
Volcans, lagunas et flamands |
L'arbre de pierre... et nous ! |
La laguna colorada (micro-algue) |
Geysers |
Volcan Licancabur |
Les amis Belges, Elise et Jeremy, Laura et la laguna blanca |
Laguna blanca de nouveau |
Ps : toujours quelques petits problèmes de connexion alors pardonnez-nous encore des maladresses dans la mise en page et des quelques fautes d'orthographes dues au manque de concentration lors de relectures après de longues heures de téléchargement de photos ! Enjoy quand même ! Ou plus tôt disfrute comme on dit chez nous !