jeudi 30 août 2012

Creciendo


Alors que nous voyons déjà le mois d’août nous filer entre les doigts, nous nous rapprochons à vive allure des lointaines terres de la Patagonie, notre but ultime avant de remonter vers la province de Buenos Aires - pour un retour inévitable. Mais l'heure n'est pas encore arrivée et nous sommes en ce moment en train de prendre un repos bien mérité sous le soleil indécent de Purmamarca, dans le nord-ouest de l'Argentine. En effet, les épreuves ont été rudes pour en arriver jusque là.

Nous nous étions quittés aux alentours de la jungle Bolivienne, vers Rurrenabaque. Après un retour en avion à La Paz -décision mûrement réfléchie, entre 3 jours de route de montagne hyper-gazeuse et une heure de vol- nous dirigeons vers les vallées fertiles de Bolivie grâce à notre moyen de transport préféré : le BUS !


PARTIE I : Le parc de Torotoro et la vallée des tisserands Jalq'as

 
Vendeuse d'oranges à Cochabamba


Depuis la ville de Cochabamba, dont l'immense marché de renommée nationale aura eu raison de notre sens de l'orientation, nous nous embarquons pour une aventure au parc de Torotoro, au bout du bout du monde. Réputé pour la richesse de ses sols en marqueurs d'un autre temps et pour ses incroyables déformations métamorphiques, c'est tête baissée que nous fonçons sur les traces des dinosaures !


Parc de Torotoro


Faute de nous accompagner d'un guide, nous n'aurons pas vu toutes les merveilles cachées dans la roche mais les ballades dans le canyon et la recherche assidue d'animaux durcis furent aussi délectables que la vision de ces-dits fossiles, sans ignorer l'économie des sommes outrageusement excessives réclamées par les guides - guides comme moi je fais des patchworks.

Etant donné qu'il s'agissait d'un cul-de-sac, il nous a fallu repasser par Cochabamba pour partir plus au sud de ce merveilleux pays, avec pour prochaine escale Potosì, la ville minière par excellence. Les paysages qui bordent la route sont à couper le souffle. Très secs, les sols sont pauvres en végétation, mais d'une diversité de tons époustouflante, le tout sur un bleu quasi-parfait. Un régal pour nos yeux.


Route pour Potosì

En arrivant vers Potosì pour la première fois, nous reconnaissons immédiatement le Cerro Rico, la plus grande réserve d'argent du monde qui dès le 16ème siècle fut exploitée au profit de la couronne Espagnole et ou les mineurs continuent de mourir aujourd'hui, avec paradoxalement des agences qui proposent des visites guidées de ces labyrinthes souterrains.

Au début des années 1500, l'argent se ramassait sur les flans de la colline et c'est dans la ville à ses pieds que furent frappées à l'aide de pressoirs manuels les premières pièces contenant de l'argent et qui circulèrent dans tout le royaume Espagnol à cette époque là.

Comme les pièces étaient fragiles et irrégulières, les gens allaient jusqu'à en croquer ou en racler des morceaux pour en garder. C'est ainsi que les machines ont commencé à se moderniser et les pièces à se standardiser. La production se fit plus importante, au détriment des indigènes travaillant dans les mines et des populations africaines soumise à du travail forcé, dans des conditions où peu d'entre eux ne pouvaient survivre -Potosì étant à 4200 mètres. Jusqu'à la découverte des mines d'or en Californie et en Australie, cette ville fut la plus prospère des Amériques, avant de décliner misérablement, oubliée des Espagnol qui possédaient le mercure et les techniques pour transformer l'argent : les hommes avaient trouver d'autres terres à exploiter.

Aujourd'hui, les flans du Cerro Rico paraissent grignotés de toutes parts et les mineurs font régulièrement d'importantes grèves pour dénoncer leurs conditions de travail et leurs faibles revenus. Potosì est une agréable ville dans laquelle il fait bon se promener et qui garde de nombreux édifices témoins d'une gloire passée.

Malheureusement, les clichés réalisés ne sont pas assez représentatifs -de bonne qualité-, c'est pourquoi nous vous proposons la photo suivante en guise d'illustration.

Colibri au vol

Après cette étape, c'est vers Sucre, la capitale constitutionnelle du pays, que nous nous mettons en route. Nous avons repéré un trekking de trois jours à réaliser dans les alentours de la ville, à la découverte des villages des tisserands Jalq'as. Isolés à une dizaine de kilomètres de Sucre, ils abritent quelques familles de paysans et leurs enfants dont les tissages sont reconnus dans le monde entier.





Camion à bestiaux


 Le trekking commence par environ deux heures de camion à bestiaux sur une piste poussiéreuse, secoués dans tous les sens. C'est long deux heures !



Vallée de Potolo

Nous arrivons à Potolo, après trois bonnes heures de marche dans des paysages magnifiques, sans ne croiser aucun touriste -notre grand bonheur- juste des paysans qui travaillent la terre. Nous planterons la tente dans les champs après le village.


Homme labourant son champ









La contaminacìon, fléau de la Bolivie
Le lendemain nous repartons en direction du cratère de Maragua, impressionnante déformation géologique -vous aurez compris que la Bolivie n'en manque pas. Nous croisons sur notre chemin plus d'animaux que d'êtres humains. La ballade -de 7/8 heures- est un régal pour nos yeux et nos esprits. Nous arrivons peu avant la tombée de la nuit.

Cratère de Maragua


En passant dans le village, une vieille femme nous invite chez elle afin de nous montrer ses tissages traditionnels. Nous acceptons tout en sachant que cette proposition est intéressée, mais étant donné le prix, nous sommes sûrs de ne rien acheter. Cependant, par maladresse Jb tua malencontreusement l'une des poulette qui traînait entre nos pattes en lui marchant dessus. Nous n'eûmes donc d'autre choix que de lui donner un billet et de fuir le plus vite possible.


La vieille dame à l'ouvrage -par décence, nous n'avons pas pris la poulette morte en photo.

Après une nuit fraîche dans cet endroit magnifique, nous repartons pour le dernier jour de marche ;
nous somme le 6 août et 182 ans plus tôt, la Bolivie se libérait du joug espagnol. 
Nous rentrons à Sucre de la même manière que nous sommes venus : dans le camion à bestiaux. Mais celui la est plus rempli, plus mal en point et le trajet est plus long !


Fin du trek, village de Quila Quila
Partie II : Le Salar d'Uyuni et la région du Sud Lipez.

Sans attendre, nous repartons pour de nouvelles horizon, plus au Sud, toujours plus au Sud. En prenant le bus de Sucre en direction de Uyuni (via Potosi), nous rencontrons un couple de Belges de Wallonie, Elise et Jeremy avec qui nous tapons la causette et essayons de refaire le monde -jamais facile comme exercice. Désireux comme nous de vivre « l'expérience Salar » le plus loin possible des foules de touristes qui ne suivent qu'un seul et unique itinéraire dans cette immensité salée et s'arrêtent prendre les photos aux mêmes endroits au même moment, nous décidons de nous allier et de trouver un véhicule et un chauffeur dont nous pourrons diriger le parcours.

Ce ne fut pas sans difficulté, mais nous avons réussi. Pour une bonne poignée de dollar, beaucoup de détermination, de longues minutes de négociation, nous nous sommes octroyé le droit de ne pas faire comme tout le monde et de nous réinventer -en quelque sorte- un circuit quasi-unique. Trois jours dans une jeep rongée par le sel avec un chauffeur/guide/cuisinier aigri de traverser sans relâche ces étendues infinies -ou presque.

Les paysages à cet endroit de la planète sont juste surprenants. On n'arrête pas d'écarquiller ses yeux, de remplir sa mémoire, de s'émerveiller devant un tel spectacle que nous offre la nature, de se rendre compte de la chance que l'on a. Non seulement les lieux sont magnifique, mais en plus nos compagnons du royaume de Belgique sont de fort bonne compagnie. En réalité, cette collaboration qui n'était sensée ne durer que le temps d'une excursion se verra prolongée de plus d'une semaine, grâce à un itinéraire -que l'on aura voulu- commun et évidemment quelques atomes très crochus.

Et maintenant après tant de détails sur le pourquoi du comment, voici venu le moment de vous révéler en image l'essence même de notre périple, l'élément qui nous permet tous les jours de continuer à vivre pleinement ce voyage, ou tout simplement de l'avoir entrepris.

Ile pêcheur, salar de Uyuni
L'île pêcheur et moi
 
Mini Me
 

Coucher de soleil sur le salar
Volcans, lagunas et flamands
 
L'arbre de pierre... et nous !  






La laguna colorada (micro-algue)

Geysers

Volcan Licancabur


Les amis Belges, Elise et Jeremy, Laura et la laguna blanca

Laguna blanca de nouveau
 
 Ps : toujours quelques petits problèmes de connexion alors pardonnez-nous encore des maladresses dans la mise en page et des quelques fautes d'orthographes dues au manque de concentration lors de relectures après de longues heures de téléchargement de photos ! Enjoy quand même ! Ou plus tôt disfrute comme on dit chez nous !

jeudi 2 août 2012

Rurrrrre.


Nous avons enfin décidé de quitter les cimes pour descendre plein est en direction de la silva Amazonienne pour partir à la découverte de l'environnement le plus riche et le plus vert de la planète.
Pour y arriver il faut emprunter une très longue route (si le terme de piste boueuse de quelques mètres de large avec des tranchés digne de la ligne Maginot peut être qualifié de « route ») : trois jours nous seront nécessaires pour rejoindre notre point de chute. Rurrenabaque la base touristique au milieu de la jungle Bolivienne sur la rive du Rio Beni. Ici tout est possible la ville doit compter au maximum 1500 habitants mais tout est prévu agences de voyages, bureaux de deux compagnies aériennes (et oui un aéroport a seulement 20 minute de la ville, il faut compter 20h de trajet avec le bus le plus direct, ça fait mal !!), commerce en tout genre et même un  boulangerie Française ouverte par un compatriote qui a quitté notre pays pour venir fabriquer ces pains au chocolat et croissants dans la jungle (une boulangerie en Bolivie pour une nouvelle vie, au top!!).


Ici on fait pousser pas mal de choses, le climat y est favorable il faut avouer, comme des citrons de la taille d'une main !



Les classiques fruit exotiques, bananes, fruits de la passion et ananas.

 
Dans cet univers incroyable on trouve évidemment une grande diversité d'animaux, perroquets, singes, tapirs, tarentules.. les plus visibles étant les insectes, fourmis de la taille d une phalange, chenilles en tout genre, et beaucoup de très beaux papillons.




Notre idée de venir passer un moment dans ce secteur s'accompagne d'un projet :aller faire du volontariat dans une association à une heure de route de Rurre.. Inti Wara Yassi s'occupe de protection et de sauvegarde d'animaux de la selva. Cette ONG existe depuis maintenant vingt ans et compte trois parcs. Celui dans lequel nous avons travaillé, le plus récent, a pour seul type d'animal des pumas et avec pour projet de recevoir dans le courant de l'année prochaine des singes.
Le minimum de temps nécessaire au sein du parc pour travailler avec les félins est un mois, mais pour une question de planning (et oui on encore du chemin on est pas en vacances !) nous nous contenterons de rester une semaine et donc de travailler pour la construction et l'aménagement du site.

Bon alors quand je dis « construction et aménagement du site » tout de suite sa sonne bien et on s'imagine qu'on a construit une belle villa en bois et en adobe, mais en fait on a passé une bonne partie de la semaine à débroussailler à grand coup de machette le futur emplacement d'un nouveau dortoir. Puis ayant proposé nos services pour clouer une planche en bois, on c'est retrouvé à fabriquer une petite table, deux trois petites choses en bois, faire un peu de bétons  et donc évité de macheter vraiment durant tout notre semaine sur place.

 En plein travail..
 Photo souvenir de l equipe de volontaire.

Cette semaine nous aura laissé un très bon souvenir et nous a donné envie de réitérer l'expérience à l'avenir avec cette fois plus de temps devant nous. Affaire à suivre pour un prochain voyage.. 

Laura, t es la ?

Nos jours restants nous nous sommes baladés et avons aussi fait, accompagnés de deux amis qui ont quitté l'association en même temps que nous, une journée en bateau avec un pécheur rencontré sur le port pour apprendre quelques techniques de pêche et surtout profiter du bateau pour nous enfoncer un peu plus dans la jungle.

 

Les poissons n'ont pas eu trop peur de notre très faible talent de pécheur, le résultat de la pêche fût bien maigre et le soleil fit prendre de belle couleur rouge cramé d'écrevisse à celles qui voulaient profiter de ce beau temps pour améliorer leur bronzage.

Depuis nous avons rejoint La Paz prendre un bus pour partir dans le Sud de la Bolivie ou de nouvelles contrees nous attendes..