lundi 25 juin 2012

Jusqu'à la victoire, toujours ?

Le choix de mettre en avant le caractère et l'histoire de ce territoire plus que notre aventure dans le détail ce justifie par l'envie de faire découvrir Cuba sous une autre facette que ces photos cartes postales, sa musique séduisante et son soleil des Antilles. Ici plus qu'ailleurs s'il on veut découvrir ce pays il est impossible d'en partir sans une impression d'un monde à part. 

Surnommée la perle des Caraïbes, cette île de 1220 km est la plus grande des Antilles. A l'ouest le Mexique, au Nord la Floride et au Sud, Sud-Est la Jamaïque et Haïti. Une position idéale sur cette partie du globe qui lui a valu une histoire pleine de péripétie. 


Tout d'abord l'histoire commence à la fin du 15ème siècle, à cette époque l'endroit est peuplé de tribus indigènes appelées Taïno et Ciboney. Puis le 28 octobre 1492 un jeune et ambitieux skypper nommé Christophe Colomb débarque accompagné de ses trois caravelles. Bien content d'avoir enfin traversé l'Atlantique et d'être arrivée en Cipangu (Japon actuel) il envoie des émissaires à l’intérieur des terres pour pouvoir rencontrer le Gran Khan (empereur Asiatique de l'époque). Après la découverte de plusieurs îles des Antilles toutes reconnues aussitôt comme appartenant à la couronne d'Espagne, Colomb retourne en Europe après son premier voyage avec seulement un peu d'or, les feuilles qui se fument (Tabac !!) et des Indiens qu'il a ramené à son bord pour pouvoir les exposer au bien pensant de la couronne.
Pour la suite, les expéditions se succèderont avec l'histoire qu'on leur connait : massacre des populations locales, colonisation du territoire (de même pour tout le continent Américains), découverte de quantité d'or et de joyaux qui ont permis un enrichissement encore plus important des pays colonisateurs. Après l'épuisement de ces richesses suit la triste histoire de l'exploitation des esclaves pour la culture du tabac et surtout de la canne à sucre.

Cuba restera sous domination espagnole jusqu'en 1898 où, aidée de l'armée des Etats Unis, l'île devient enfin un territoire indépendant à part entière. Enfin juste en apparence puisque le pays est alors dominé par des personnages politiques mis en place par le gouvernement des Etats Unis. 

 De 1934 à 1959 Cuba est dirigé en grande partie par le Colonel Fulgencio Batista. Mis au pouvoir tout d'abord par un coup d'état, il sera président puis sénateur, puis remit à la tête du pays après un autre coup d'état en 1952 (reconnu président légitime par plusieurs pays dont les Etats Unis !). Le dictateur-président ouvre les portes du pays au plus grands mafieux de l'époque Lucky Luciano, Franck Costello, Bugsy Siegel mais aussi Meyer Lanksy surnommé Mastermind of the Mob (le cerveau de la mafia) qui sera propulsé au titre officieux  de "conseiller au tourisme" par Batista.
L'île développe un tourisme de luxure et sera alors surnommé le "bordel de l'Amérique" : casinos, grands palaces, cinémas, maisons closes se développent pour le plus grand plaisir des personnalités en majorité venant des USA. Ils sont stars de cinéma, écrivains, hommes politiques ou gangsters (entre autres le célèbre Al Capone) traversant le détroit de la Floride pour venir passer leurs vacances dans le disneyland des Antilles.

La population rurale vie dans des conditions des plus difficiles. Pas d'eau courante, pas d’électricité, pas d'accès au soins et un taux de chaumage record plongent de plus en plus le peuple cubain dans la misère. 

Le 26 Juillet 1953 date mythique :
Un groupe de rebelles de 150 hommes menés par un jeune avocat de 26 ans nommé Fidel Castro Ruz attaquent une caserne militaire dans le Sud de l'île à Santiago de Cuba.
L'attaque fut un échec : 80 révolutionnaires sont tués, torturés et Fidel mis en prison avec son frère mais l'histoire commence à s'écrire et le "Mouvement du 26 juillet" est né. Deux ans plus tard Fidel est ces compagnons sortent de prison suite à une amnistie, ils partent au Mexique pour se réorganiser.
Le 2 Décembre 1956 Fidel accoste clandestinement sur l'île à bord du Granma avec ses hommes appelés les Barbudos, attendus par Franck Pais (membre du M 26) et ses troupes qui préparent la révolution depuis l'interieur. Les plus célèbres des combattants sont Almeida, le frère de Fidel et actuel président Raùl, Camilo Cienfeugos mais aussi du légendaire Ernesto Guevara dont il a fait la rencontre au Mexique est qui est enrôlé comme médecin pour la révolution. Deux ans de luttes seront nécessaires pour renverser le gouvernement de Batista mais le 2 Janvier 1959 Che Guevara et Camilo Cienfueguos rentre dans La Havane, ils seront suivis le 9 Janvier par Fidel Castro, l'indépendance Cubaine est désormais affirmée pour la première fois depuis quatre siècle.

Le changement se met en place, réforme agraire avec renvoi des grands propriétaires et redistributions  au Cubains qui veulent cultiver pour le compte de l'état, la discrimination raciale est déclarée illégale, accès au soins gratuit, mais aussi grande reforme de l'éducation national : l'instruction devient publique, laïque et surtout gratuite même pour les études supérieures (un quart de la population était analphabète à ce moment là).
Le retour de claque ne se fait pas attendre, 19 Avril 1960 les Etats Unis déclarent l'embargo commercial (encore en vigueur aujourd'hui malgré les pressions d'autres pays), puis le 17 Avril 1961, 1400 mercenaires entrainées par la CIA et les Marines débarquent dans la Baie des Cochons au Sud-Ouest de Cuba pour renverser le régime Castriste, informé de l'attaque Fidel et son armé repousseront l'ennemi sans difficulté (ça vous rappelle quelques cours du lycée ou pour certains une époque difficile ou le monde trembla ?)
Le ton est donné Fidel prononce le caractère socialiste de la Révolution Cubaine est se tournera définitivement vers le seuls allié possible à ce moment là, l'URSS. Le pays s'enrichit grâce à son nouvelle allié et permet au pays de développer son réseau de transport, de construire de nouveaux logements.
 
Mais la fin des années glorieuses arrivent avec la chute du mur de Berlin de l'empire soviétique les années les plus dures du castrisme sont a venir plans de restrictions, tout vient à manquer et les côtes américaines à quelques 150km incite beaucoup de Cubains à l'exil. C'est seulement depuis le milieu des années 90 que le pays relève la tête est peu enfin voir un avenir plus réjouissant, le tourisme de masse et le ralliement de quelques pays latino-américain amenant petit à petit des solutions locales pour une alternative globale.

Il nous a paru indispensable pour parler de ce pays d'évoquer ces évènements qui font son histoire. Pour nous le plus séduisant de cette destination c'est avant tout ce peuple et cette nation au destin unique, ces héros aujourd'hui inoubliable et cet état d'esprit qui ont ouvert une alternative qui lui a valu d'être coupé du monde. Un besoin de liberté et d'une autre façon de vivre souffle encore sur l'île aux crocodiles. Les jeunes générations ont remplacées la salsa traditionnelle et la guitare de Compay Segundo par des sonos qui crachent à longueur de journée du Reggaeton, cette même génération qui se plaint à juste titre du manque de liberté d'expression et d'accès à l'information ou à la communication (car trop cher). Comment leur reprocher d'avoir ces mêmes envies d'accéder à ce que les autres jeunesses des pays développés considèrent aujourd'hui comme des acquis ? N'est-il pas quelque part injuste de voir tous ces touristes débarquer sur son île (comme l'ont fait d'autres colonisateurs avant) sans soi-même avoir le droit d'en sortir, ou difficilement ?  Et de ne connaître du monde ce que l'on veut bien vous laisser savoir ?

Voyager à Cuba soulève en nous (plus qu'ailleurs) des questions quelques peu troublantes sur les systèmes sociétaux et l'existence de limites éthiques à considérer et souligne la complexité qu'il y a a faire évoluer des idéaux au fil des générations, en restant conscient de l’impossibilité de faire entièrement abstraction du tout auquel on appartient.

Sur les routes les vieilles voitures américaines abandonnées par les riches Yankees après la révolution et les peintures des héros du passé sur les mures des maisons restent encore comme le marqueur intemporel d'une autre époque. Depuis 2008 Raùl le frère de Fidel a pris les rennes du pouvoir, les choses changent pour un avenir plus proche de nos sociétés, mais cette nation reste figure d'exemple pour des pays qui aujourd'hui reprennent leurs droit sur leurs ressources naturelles ou leurs propriétés intellectuelles.

Notre aventure à Cuba fût des plus enrichissantes, les rencontres et ces gens qui nous ont fait partager leurs île pendant plus de deux semaines nous laissera un très bon souvenir de cet endroit.
N.B : Tout le texte a été écrit et synthétisé par nos soins. Aucun copier-coller, polycopier, photocopier ou autre falsification n'aura été utilisaient. On c'est servie des références litteraires, internet à notre disposition pour essayer de donner le meilleur rendu possible 

Jb&Lau


Drapeau cubain.



Playa Santa Lucia, Camagueï.





Immeubles anciens des quartiers de Santiago


Création d'une nouvelle mélodie dans une librairie ouverte de Santiago



Femme récupérant son pain journalier depuis son balcon. Toutes les boulangeries appartiennent à l'Etat et il n'existe que deux sortes de pain en vente pour les locaux.





« Tous les jours, il faut lutter pour que cet amour de l’humanité vivante se transforme en gestes concrets, en gestes qui servent d’exemple et qui mobilisent. » Ernesto Guevara





Mémorial à Ernesto "Che" Guevara, pionnier de la révolution cubaine, mort en 1967 en  Bolivie au nom de ses idéaux.


Train pour La Havane, dernier wagon. 8 longues heures de trajet.

Capitole, la Havane. Réplique de celui de Washington D.C.



Calle Brasil, Havana vieja.



Etudiants en uniforme à la sortie de l'école.


Partie de foot improvisée sur le Prado.




Plaza vieja, Havana.

Marché aux fruits et légumes, uniquement produits à Cuba.



1 commentaire:

  1. merci pour ce grand rappel politico économico politique qui laisse bien apparaître le vécu de nos deux routards préférés, et pas un simple copier coller. ( en plus dans les copier coller il n'y a pas de fautes hihihi mais bon, je mets cela sur le compte de la fatigue et du fait que vous ne parliez plus qu'espagnol).
    grosses bibes
    el viejo buffalo

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