Sur le chemin des Incas, des Nazcas, nous découvrons
aujourd'hui les Paracas. Que nous réserve encore ce pays fabuleux ?
Nous avons pris le large, direction... le grand
large justement.
Rejoignez Pisco en 1H30 de bus, au nord de
Huacachina. Ajoutez 30 minutes de combi, direction S-O. Vous obtenez
la prochaine étape de notre voyage. (N'oubliez pas un soupçon de
négociation pour rentrer dans votre budget journalier).
Avec sa brume ambiante, ses pécheurs aux bateaux
colorés et son accueil humide mais chaleureux, la réserve naturelle
de Paracas nous plonge dans une atmosphère bretonne, les galettes en
moins.
L'attraction phare de la zone sont las Islas
Ballestas, connues principalement pour leur richesse ornithologique,
élément dont découle (littéralement) un produit naturel qui
permis pendant longtemps la prospérité de la région et ce jusqu'à
aujourd'hui : le guano.
Mais une fois pouvant être coutume, nous avons là
aussi décidé d'éviter les touristes et d'aller trekker au cœur de
la péninsule désertique de Paracas. Nos compagnons de route pour
l'occasion, Marina et Alexandre un couple de français (ils sont
partout!), qui malgré le fait qu'ils n'aient ni tente ni matelas
décident courageusement de se joindre à nous pour ces deux jours et
une nuit. Après quelques faux pas dans une direction un tantinet
trop au sud, nous trouvons notre chemin, entre dunes rougies par des
dépôts volcaniques d'un autre temps, étendues salines fouettées
par le vent et falaises abruptes à flanc de Pacifique.
Mais quelle est cette autre planète où nous avons
atterri ?
©
Marina
Au sommet de la falaise en face de Lagunillas, petit
port de pêche plus fréquenté par les pélicans que par les
touristes, nous admirons le coucher de soleil, puis filons installer
Jamet (NDLR : notre tente). Pour nos deux compagnons, l'abri
sera réalisé à l'aide de deux bâtons de marche, une couverture de
survie, quelques cailloux et beaucoup d'ingéniosité.
Après une nuit plus ou moins agréable selon les
avis (moi j'ai super bien dormi merci!), ce deuxième jour commence
sous la brume océane, qui au fil des heures laisse place au soleil.
Se révèlent alors de superbes paysages avec
l'océan à perte de vue. C'est aussi un endroit privilégié pour
l'observation d'oiseaux (pour la plupart des espèces endémiques) :
pélicans péruviens (alcatraz), gaviota zarcilla, cormoran de
Gaimard, fous variés et autres vautours à tête rouge. Les méduses
sont, elles aussi présentes en nombre.
Alors que la ballade continue, nous décidons de
nous installer prendre notre pic-nique, avant de rentrer. C'est alors
que, ho, quoi... ? Nous découvrons une superbe petite plage
aussi déserte que tout ce que l'on a traversé avant...Une petite
baignade s'impose !
Nous rentrons en taxi collectif, pour terminer la
journée avec une petite bière bien méritée sur la terrasse de
notre hôtel. Demain, avant de partir de la réserve, nous irons
faire l'excursion en bateau sur les îles Ballestas, qui malgré une
assez forte fréquentation touristique, semblent incontournables.
Les speed boats partent assez tôt du port, vers 8h,
pour rejoindre l'archipel des trois îles qui constituent un élément
essentiel au maintient de la diversité biologique des écosystèmes
de cette zone maritime si froide, du fait du courant de Humboldt.
Effectivement, elles sont un lieu très prisé des poissons et les
méduses ainsi qu'un endroit privilégié pour la reproduction de
nombreuses espèces, telles que les otaries à crinière, les
manchots de Humboldt ou encore des dixaines d'espèces d'oiseaux
marins producteurs de guano. Cela permet aussi d'assurer une
pérennisation des ressources pour les pécheurs de la région ainsi
que pour le commerce de guano (pour la petite anecdote, à la
découverte des îles, ce sont plus de 30 mètres de guano qui
avaient été déposés. Aujourd'hui, la « récolte » se
fait tous les 5 à 7 ans).
L'observation se fait depuis le bateau et même s'il
y a quelques trois ou quatre bateaux en même temps, les excursions
se font uniquement le matin pour respecter au maximum le lieu et ses
habitants. Le spectacle est tout simplement surprenant, comme
l'odeur ! Une fois encore, les photos ne sont pas à la
hauteur : des milliers d'oiseaux volant autour des îles sont
difficiles à capturer en un cliché.
Après cette excursion, nous traçons la route,
direction Huaraz (12h de route au nord), dans les « Alpes
péruviennes », où les sommets flirtent ici non pas avec des
4800 mais bien avec des 6700 métres d'altitude ! Attention au
mal aigu des montagnes...
Sur ce, Michel, à vous les studios !
L.